Être perfectionniste, on ne sait pas trop s’il s’agit d’un défaut ou d’une qualité. D’une part, cela garantit un certain sérieux et une conscience professionnelle, d’autre part, on ne sait pas forcément aller à l’essentiel et on se disperse parfois dans des détails n’en valant pas la peine. Je pense qu’il est préférable de lutter contre le perfectionnisme. Voici pourquoi…

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Le mieux est, effectivement, l’ennemie du bien. Être consciencieux et vouloir toujours s’améliorer, c’est essentiel. Mais être perfectionniste, c’est autre chose. Cela m’a joué de nombreux tours en tant que créatrice d’entreprise. Que l’on soit entrepreneur ou porteur de projet, notre énergie et notre état d’esprit sont des facteurs clés vers la réussite. Il faut les préserver et je me suis rendu compte que pour cela, lutter contre le perfectionnisme est nécessaire. Tout d’abord, parce qu’il est source de pression, d’épuisement, et de baisse d’estime de soi. Ensuite, parce qu’il nous déconnecte de nos progrès, nous rend ennuyeux, nous empêche d’aller au bout des choses et d’y prendre plaisir.

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1. Vouloir la perfection peut engendrer une pression énorme

Salvador Dali disait: ne craignez pas la perfection, vous ne l’atteindrez jamais. Et pourtant, le perfectionniste se donne une vision de la perfection et essaye de l’atteindre en fonction de ses propres critères… si tout doit toujours être parfait, chaque tâche devient forcément gigantesque. De plus, lorsque l’on crée une entreprise, des tâches il y en a beaucoup, et à cela s’ajoute la pression de la création de l’entreprise elle-même. Le tout cumulé forme une montagne d’apparence totalement insurmontable. Personnellement, j’ai tendance à rester en bas, au pied de la montagne, et à me dire “bon…  voilà voilà…” puis je me dis “OK , comment je peux rendre cette montagne plus petite en allant à l’essentiel ?”.

2. Chercher la perfection est épuisant

Le jour où on pourra se cloner et distordre le temps, ça ne sera plus un problème, mais pour l’instant le perfectionnisme engendre une dépense d’énergie considérable, car on focalise sur les moindres détails. Souvent, ils ne méritent pas l’attention qu’on leurs porte, car lorsque l’on est entrepreneur, il faut tenir compte des bénéfices et des résultats obtenus proportionnellement aux efforts fournis. Apprenez à faire le tri entre les détails insignifiants et les détails qui auront un impact majeur.

3. Le perfectionnisme fait perdre confiance en soi

Personne n’est parfait, vos créations non plus. Être perfectionniste, c’est régulièrement se mettre en échec, car on veut toujours trop bien faire, mais on n’y arrive pas. La satisfaction et la fierté du travail accompli deviennent beaucoup trop rares et petit à petit on perd confiance en ses compétences. Je me suis moi-même retrouvée très déstabilisée, voire totalement démunie parce que je n’arrivais pas à atteindre le niveau de qualité ou la puissance de travail que je m’étais fixé. Je n’avais alors pas conscience que je me suffisais amplement, que j’étais très compétente telle que j’étais, qu’il n’y avait rien à changer et que j’avais juste à m’accepter ainsi.

4. Le perfectionniste ne se voit pas progresser

Attention : s’accepter avec ses imperfections ne veut pas dire qu’il ne faut pas progresser. Au contraire, s’accepter est un pas vers le progrès. Faire des erreurs permet d’apprendre de celles-ci, mais encore faut-il les accepter afin d’en tirer des leçons. Le perfectionniste, lui, ne remarque pas ses propres progrès, car il est focalisé uniquement sur son objectif parfait. Celui qui s’accepte tel qu’il est se félicite à chaque pas en avant, renforçant ainsi son estime de lui-même et sa motivation, alors que le perfectionniste les perd. Ce qui peut aussi engendrer une perte de rendement.

Homme faisant de l'escalade

Le perfectionniste ne voit pas toujours sa progression car il focalise sur son but.

5. Le perfectionnisme rend ennuyeux

À force de vouloir être et faire parfaitement les choses, on devient moins intéressant. Et oui, c’est beaucoup plus difficile de s’identifier à une personne à qui tout réussit en apparence. Ce sont nos imperfections qui nous rendent humains, accessibles, vivants. Ce sont nos erreurs, nos doutes, nos peurs, qui font que notre histoire est intéressante. Sinon, pas de rebondissement ! Même Superman a une faiblesse. Alors, n’ayons pas peur de notre imperfection !

6. Les perfectionnistes ont plus de mal à aller au bout de leur projet

Le niveau d’exigence est tel que finir les choses devient long… voir impossible. Souvent, le perfectionniste va préférer renoncer ou ne pas commencer par crainte de ne pas atteindre son but de manière aussi parfaite qu’il le souhaite. Ou alors, le temps pour y arriver fait qu’il va finalement, se lasser de son objectif avant même d’y être arrivé ! Surtout qu’il essaie seul d’atteindre son but, puisqu’il n’aime pas déléguer (parce qu’il craint que les choses ne soient pas faites avec son niveau d’exigence).

7. Le perfectionnisme gâche le plaisir

Toute la pression engendrée et ce besoin de performance peut nous éloigner du plaisir de créer, d’exercer notre métier passion. En effet, on bloque alors sur des détails, on se sent stressé, on est dans la peur au lieu d’être dans le plaisir. On culpabilise même de ne pas travailler. Il y a une frontière mince entre le stress exaltant de créer avec passion et la douleur de créer dans le doute et l’anxiété.

Pour aller plus loin

Je vous recommande ces 2 sources qui m’ont aidé dans la création de cet article : Article de Louise Careau, psychologue et Interview de Frédéric Fanget, psychiatre.

Et vous, est-ce que vous aussi vous souhaitez lutter contre le perfectionnisme ? Racontez-moi ça dans les commentaires, et n’hésitez pas à partager cet article à vos amis perfectionnistes  !

Créativement

Aurore